La spécialisation sportive précoce : une arme à double tranchant

Dans un monde où la performance sportive est souvent glorifiée, la spécialisation précoce dans un sport spécifique est devenue une pratique courante pour les jeunes athlètes. Cependant, les experts en éducation physique soulignent les risques et les limites de cette approche.

Harrison Seeley - Initiative de journalisme local

« La diversité des activités sportives est cruciale pour le développement global des jeunes », déclare Carl Lacroix, professeur d'éducation physique à l'école secondaire catholique L’Escale à Rockland.

Il parle en connaissance de cause en ce qui concerne ce qu'il observe dans la spécialisation sportive et les risques inhérents. « Il est également important de mentionner qu'ici, dans ​la région de l'est de l'Ontario, il existe de nombreuses options disponibles, que ce soit dans les communautés rurales ou même dans la métropole urbaine d'Ottawa. Il est important de savoir que la spécialisation sportive chez les jeunes de moins de 18 ans est un sujet hautement controversé dans le monde de l'activité physique en raison de ses nombreuses répercussions potentiellement néfastes », a-t-il dit.

Cette perspective est étayée par des recherches indiquant que la spécialisation sportive précoce peut entraîner l'épuisement, un risque accru de blessures et une perte d'intérêt pour le sport en question. « Les recherches montrent qu'il ne faut pas se spécialiser trop jeune. Ce n'est pas nécessairement bon pour la performance à long terme et pour maintenir l'intérêt de la personne qui se spécialise dans l'activité physique pour le reste de sa vie après », a ajouté l'enseignant en éducation physique.

Une approche multi-sport

Inversement, l'approche multi-sport favorise un développement équilibré, encourageant non seulement l'amélioration des compétences physiques, mais aussi le plaisir de l'activité physique.

« C'est en explorant diverses disciplines que les enfants peuvent vraiment trouver leur passion », explique un autre professionnel de l'éducation.

Des sports comme le tennis et le soccer ciblent différents groupes musculaires, il est donc idéal de ne pas se surmener avec l'un ou l'autre.

Alternativement, passer d'un sport à l'autre préviendra également la fatigue mentale et l'épuisement professionnel. Malgré l'attrait de la spécialisation pour atteindre le statut d'élite sportive, les experts conseillent de privilégier une approche équilibrée, surtout dans les premières années.

Lacroix explique les mesures qui peuvent être prises lors de la considération de leur enfant pour des poursuites multisport : « le gouvernement canadien a développé un document appelé DTAS, Développement à long terme de l'athlète, pour la simple raison que nous voulons fournir des outils à toutes les associations sportives, des outils également pour les parents, pour les entraîneurs afin de promouvoir l'activité physique dès un jeune âge et d'enseigner les bonnes choses au bon moment aux jeunes. Lors de l'introduction d'un enfant à l'activité physique, l'accent est mis sur le développement de ses compétences motrices ».

Les parents et les entraîneurs jouent un rôle clé dans ce processus, guidant les jeunes athlètes vers des choix qui soutiennent leur bien-être à long terme, plutôt que de se concentrer uniquement sur les succès immédiats. En fin de compte, l'équilibre et la diversité dans la pratique sportive sont essentiels pour encourager un mode de vie actif et sain, tout en permettant aux jeunes de maximiser leur potentiel athlétique et personnel.