Célébrée tous les 15 août, la Fête nationale de l’Acadie a vu le jour en 1881, lors d’un des grands congrès acadiens à Memramcook. « Parce que c’étaient des membres du clergé qui menaient ça, naturellement ils étaient intéressés des affaires de religion, et ils ont choisi comme la patronne des Acadiens, la Sainte-Vierge Notre Dame de l’Assomption, » dit l’ancien professeur de sciences qui a découvert une passion pour l’histoire pendant sa retraite. « Ils ont choisi la fête de Notre-Dame-de-l ’Assomption comme la Fête nationale des Acadiens, » le 15 août.

Cent-trente-neuf ans plus tard, les Acadiens de partout fêtent même pendant la pandémie. « Ça rappelle à nos gens qu’est-ce qui s’est passé, ce qui est arrivé dans le passé, qu’on a été déporté de nos terres, » dit-il. « On avait à peu près les meilleures terres en Nouvelle Écosse puis on nous les a volées. Ça, c’est une chose qu’on ne peut pas faire autre que se rappeler. Mais en même temps, on ne peut pas vivre dans le passé. Il faut vivre dans le présent et faire vivre le peuple acadien le mieux qu’on peut. »

Cette année, la pandémie a déplacé beaucoup des célébrations vers le web. La Société Saint-Pierre a organisé un festival virtuel qui sera disponible sur Facebook, sur la radio CKJM et sur les ondes de CHNE samedi à 20h.

Mais même dans des années précédentes, les célébrations à Chéticamp n’ont jamais été aussi grandes qu’à Caraquet, par exemple, où des milliers de personnes se réunissent chaque 15 août. « Dans la région acadienne du Nouveau Brunswick, il y a beaucoup plus de monde qu’il y en a ici, donc, ça, c’est sûr que ça fait une différence, » dit Roach. « Mais ici, pour longtemps, on aurait dit que les gens voulaient oublier le passé pour pas que leurs enfants souffrent ce qu’eux autres ont souffert. Je pense qu’ils ne parlaient pas beaucoup de ce que c’était passé dans le Grand Dérangement. Ils ne voulaient pas que les jeunes se sentent écrasés par l’histoire. Ils voulaient que les jeunes commencent une nouvelle vie. Ça fait que pour une raison ou une autre, on a souvent manqué de transmettre les affaires pénibles aussi que glorieuses de l’histoire acadienne. Pendant longtemps, pendant des années, on était sous le régime anglais d’éducation qui ne parlait absolument pas de l’histoire de l’Acadie. Heureusement qu’ici, puis dans plusieurs autres régions acadiennes, on avait les religieuses, les Filles de Jésus qui nous ont fait la classe pendant des années et qui dépassaient les normes pour l’éducation et la religion. »

Selon Charlie Roach, le futur de l’Acadie au Cap Breton serait fort lié aux opportunités économiques pour la jeunesse. « Le gros problème qu’on a actuellement, c’est que nos jeunes nous quittent pour s’en aller travailler ailleurs, » dit-il. « Il y a très peu de notre jeunesse qui nous revient. Puis ça se comprend, il n’y a pas de travail pour eux autres. De temps en temps, il y a des courageux qui reviennent. Par exemple, je pense au propriétaire de Wabo’s pizza, c’est un jeune homme qui nous est revenu dans Chéticamp. Il a fait carrière, il y en a d’autres »

Dans son entrevue avec CHNE, Charlie Dan Roach montre aussi des tapis houqués d'Élizabeth LeFort, source de fierté Chéticantine.