Regard d'experts en santé : la lutte contre l'obésité dans les communautés rurales

Les taux d'obésité et de surpoids ont atteint des niveaux préoccupants au Canada, affectant aussi bien les adultes que les enfants. En 2018, Statistique Canada a rapporté que 26,8 % des Canadiens âgés de 18 ans et plus étaient classés comme obèses, avec un supplément de 36,3 % considérés en surpoids. Ces chiffres soulignent la nécessité urgente d'interventions pour lutter contre le surpoids, surtout dans des régions comme Glengarry-Prescott-Russell, où les communautés rurales sont confrontées à des défis uniques.

Harrison Seeley - Initiative de journalisme local

« Bien que nous manquions de statistiques spécifiques sur l'obésité pour notre région, il est plausible que les taux soient légèrement plus élevés dans les zones rurales », explique Noémie Beauregard, une diététicienne enregistrée et candidate à la maîtrise en nutrition et biosciences alimentaires. « Des facteurs tels que l'accès limité à l'éducation, aux transports en commun et à des aliments de qualité abordables, ainsi que moins d'opportunités pour l'activité physique, contribuent à cette tendance », a-t-elle ajouté.

Dans les communautés rurales, la lutte contre l'obésité nécessite des stratégies sur mesure qui tiennent compte des ressources et des défis locaux. « Les efforts visant à améliorer l'accès à des aliments nutritifs, à promouvoir une vie active et à fournir une éducation sur les habitudes saines sont essentiels », souligne Beauregard.

Les dommages à long terme de l'obésité
L'obésité n'est pas seulement une question d'apparence physique, mais elle comporte des risques significatifs pour la santé. « Les personnes obèses, tant les enfants que les adultes, courent un risque accru de développer des affections chroniques telles que le diabète de type 2, l'hypertension et même certains cancers », déclare la diététicienne.

La lutte contre l'obésité est complexe, avec de nombreux facteurs en jeu. « Les causes de l'obésité sont multiples, comprenant des facteurs biologiques, environnementaux et comportementaux », ajoute Beauregard.

Au milieu de la désinformation généralisée sur les méthodes de perte de poids, les experts mettent en garde contre les solutions miracles. « Les régimes promettant une perte de poids rapide font souvent plus de mal que de bien », prévient Beauregard. « Nos corps ont des mécanismes complexes pour s'adapter à la restriction calorique, rendant la perte de poids durable difficile. »

Combattre l'obésité
Au lieu de se concentrer uniquement sur la perte de poids, les experts préconisent l'adoption de modes de vie sains. « Nous devrions prioriser une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et la gestion du stress », conseille la professionnelle de la santé. « Réduire la consommation d'aliments transformés riches en sel, en sucre et en graisses peut également favoriser la santé globale. » Cela est plus facile à dire qu'à faire, car les communautés rurales ont des options limitées en matière de produits frais compte tenu de leur emplacement et de leur immobilier commercial.

Bien que les supermarchés soient à proximité des communautés rurales, le transport et la présence de dépanneurs sont généralement les coupables derrière les régimes alimentaires malsains dans les zones rurales.

Matthieu Ouellete, un entraîneur personnel, donne un aperçu de l'approche de la perte de poids et dissipe les mythes entourant celle-ci. « Les gens pensent souvent que s'ils s'entraînent assez dur, ils perdront automatiquement du poids. Mais en réalité, la perte de poids se passe dans la cuisine. ». Ouellete soutient que le comptage des calories peut être utilisé comme moyen de dissuader les mauvais régimes alimentaires.

La quantité d'exercice nécessaire pour brûler les mauvais aliments peut être considérée comme un moyen de dissuasion contre une alimentation malsaine plutôt qu'une obligation de faire de l'exercice. Bien qu'il existe désormais de meilleures ressources dans les communautés rurales pour la remise en forme et l'entraînement, la volonté est finalement le facteur pour maintenir un IMC sain.

La perte de poids et sa gestion sont un problème permanent à l'échelle nationale. Les modes de vie sédentaire après la COVID-19 ont fait bondir les taux d'obésité. En fin de compte, la solution n'est pas universelle, mais les mesures pour remédier au problème ne sont pas aussi imposantes qu'on peut le penser. La discipline et l'éducation sont des étapes nécessaires vers une alimentation et une vie plus saine.